Crème de singe

J’ai passé le week-end chez mes parents, et j’ai soudain eu la nostalgie de la « crème de singe » que ma mère faisait, à partir d’une recette dans un chouette et vieux bouquin (qui porte le nom évocateur de « Pâtés végétaux »). Cette crème est à base de crème ou de beurre de cacahuètes, avec ail, oignon et épices. Tout simple, et tellement bon !

Ingrédients

  • 5 c.s. de purée d’arachides
  • 1 oignon
  • 2 gousses d’ail
  • 1 c.c. de tamari (sauce soja salée)
  • 1 c.c. de jus de citron
  • 1 c.c. de coriandre en poudre
  • 1 c.c. de cumin en poudre
  • 1/2 c.c de paprika en poudre
  • 1 c.s d’huile de sésame
  • 10 c.s d’eau

Modus operandi

Émincer l’oignon, hacher l’ail, les faire revenir dans l’huile. Ajouter les épices, bien remuer, laisser dorer. Verser la purée d’arachides, l’eau, le tamari et le jus de citron. Remuer et laisser cuire 2 minutes – le mélange doit être homogène et crémeux. Ôter du feu et laisser refroidir. Tartiner sur du pain, accompagner de salades et autres mezzés. Ne rien laisser.

Oh, une anecdote. Je me doute depuis un certain temps que j’ai une forme de synesthésie.

La synesthésie (du grec syn, union, et aesthesis, sensation) est un phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associés.

Je décris souvent les goûts et les odeurs avec des couleurs et des textures, et je m’excuse tout aussi souvent de l’incongruité apparente de mes mots – pour moi ils sont évidents, quoique souvent dérivés d’associations d’idées. Mais dimanche matin, ma mère faisait du houmos, et m’a fait goûter pour avoir mon avis. J’ai trouvé que le jus de citron était trop présent, et ai dit « je crois qu’il manque quelque chose, quelque chose de rouge ». Ma mère : « je comprends tout à fait ce que tu veux dire » et elle a ajouté du piment. Je ne pensais pas spécialement à cette épice, mais c’était le bon choix. Mais ce qui m’a surtout vraiment étonnée – et touchée -, c’est de découvrir que ma mère me comprenait. Que ma description d’une couleur pour une saveur lui était familière. Sans qu’elle le ressente comme moi, mais alors que je me confondais en bafouillis « oué, je sais, ça ne veut pas dire grand chose, mais je ne sais pas comment exprimer autrement le goût qui manque », elle a… compris, quoi, tout simplement. Voilà voilà.

(oui, j’associe aussi des couleurs aux lettres, mais juste à quatre voyelles dites écrites et une voyelle phonétique)(quelle précision, oulala)