Près de Mane, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le prieuré de Salagon accueille des jardins ethnobotaniques superbes. J’y vais avec mes parents depuis que je suis ptiote. Cela faisait longtemps que je n’y étais pas allée, et j’ai profité d’un week-end chez eux et des « Rencontres au jardin » pour y faire un tour ; visiter les jardins que je connaissais déjà, jardin des simples, jardin du monde, découvrir les nouveaux, comme le jardin des senteurs – ah, l’armoise blanche, le pelargonium rosae… – et assister à une conférence de Pierre Lieutaghi, ethnobotaniste reconnu, sur les jardins en tant que domptage de la nature qui nous effraie. Conférence un brin controversée par moments, parfois alambiquée, mais passionnante.
Et dans le jardin des senteurs suscité, j’ai croisé une jolie bête : une libellule d’un genre que je n’avais jamais vu. Wikipédia me dit que c’était une libellule déprimée (mâle), l’abdomen bleu (un peu trop clair sur mes photos, le soleil tapait fort) et les taches jaunes ne laissent aucun doute.
C’était vraiment beau à voir : elle posait comme une vraie star, sans bouger – j’ai même pu l’approcher à dix centimètres ! On voyait très bien son abdomen se contracter et rétracter, lors de la respiration (oui, les insectes respirent, même sans poumons, et le mouvement de l’exosquelette est lié à l’expiration/inspiration) ; j’avais fait une courte vidéo, mais elle est trop floue.